Argentina

16eme jour

16/07

 

Réveil matin à 7h30. Le vent s’est calmé pendant la nuit donc à part le néon dehors qui éclairait totalement la chambre à cause de l’absence de volets et les moustiques qu’on entendait, on a plutôt bien dormi. On est allés prendre le petit dej (lait chaud et tartines). A 8h30, on a fait la connaissance de Chloé, une française mariée à Alejandro et qui vit depuis 7ans à Villa Union. Elle nous a emmenés dans son 4x4 au parc de Talampaya, à une bonne cinquantaine de km de la. La route était rectiligne pendant tout le trajet. On avait vraiment l’impression d’être aux Etats-Unis. Au bout d’1h, on est arrivés au parc de Talampaya. C’était immense 275 000 hectares. On a payé notre entrée au parc et notre billet pour pouvoir faire le circuit Arco Iris le matin.

 

On est partis dans un mini-bus/4x4 avec 3 autres personnes. Notre chauffeur s’appelait Camilo. Il a fallu 50 minutes en voiture pour atteindre le Canyon Arco Iris. La route était très belle. On roulait là où normalement passent les rios en été(les rios sont à sec en hiver). On roulait sur le sable et sur les cailloux du coup, on entendait pas vraiment le chauffeur quand il parlait. On ne captait qu’une partie de l’info. Mais ca n’avait pas l’air d’être non plus très important. On se faufilait entre des monticules de sables et de pierres. On s’enfoncait profondément dans le canyon. On est ensuite descendus du véhicule et notre chauffeur/guide nous a montré tout ce qu’il y avait à voir.

 

Il fallait faire preuve de beaucoup d’imagination parce qu’il nous montrait des formes et nous disait ce qu’elles représentaient : un poulpe, un soldat, une personne allongée, une tortue, un dragon, un canard, une chouette…Il a aussi pris le temps de nous montrer les roches, plaques de sédiments, décompositions végétales, rejets salins…qui donnaient au canyon une variété de couleurs assez étonnante et époustouflante ! Du blanc, du rouge, du jaune et du vert. Et tout ce panel de couleurs sous un beau ciel bleu, c’était magnifique. Par des mouvements de tectonique des plaques, ces roches, initialement à l’horizontale, se sont retrouvées à la verticale. Comme nous disant le chauffeur, on peut constater « toda la fuerza de la natureleza ».

 

Les pierres avaient une forme plus ou moins arrondie en fonction de la distance qu’elles avaient parcourue, emportées par le rio. Certaines avaient, selon les estimations des scientifiques, fait plus de 1000km. D’autres présentaient une tranche nette et lisse, qui s’explique par le choc thermique que subissent les pierres. Dans le canyon, les températures peuvent s’élever jusqu’à 45°C dans la journée et descendre jusqu’à -8°C la nuit.  Il nous a aussi montré les différents arbres ou plantes du Canyon qui avaient tous des racines très étendues pour chercher l’eau. Certaines descendaient jusqu’à 70m de pronfondeur ! 

 

On a gouté les feuilles d’un arbuste : en machouillant les feuilles avec les dents, on avait comme un gout de chewing gum dans la bouche ! Surprenant !

 

C’était génial parce qu’on pouvait aller là où on voulait et toucher à tout. La hauteur du canyon était vraiment impressionnante et cet endroit était un cours de géologie, carrément plus intéressant que les vieilles photos de nos cours d’SVT du lycée.

 

Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Le circuit s’est terminé vers 13h, on est revenus au niveau de l’entrée du parc. Chloé nous y attendait et nous a emmenés au départ de l’autre circuit que l’on voulait faire : le canyon de Talampaya.

 

On a pique-niqué dans un endroit magnifique. On était assis sur notre petit banc en bois, entourés de tous les côtés par des montagnes. En plus, il y avait 2 renards du déserts qui rodaient autour de nous. Il n’avaient pas peur du tout de nous. Ils venaient à 10m de nous et avalaient les restes de pique-niques.

 

Après ce repas avec nos amis les renards, on a débuté le 2eme circuit de la journée. Cette fois-ci, on s’est retrouvés dans un mini-bus avec un couple argentin, le chauffeur et la guide Paola. Rapidement, on a compris pourquoi ces deux fonctions étaient dissociées : la route était en très mauvais état et après c’était vraiment de la conduite sur le sable. La guide était assez marrante. Elle prenait son rôle très au sérieux et nous donnait plein d’infos qu’elle récitait un peu comme une élève mais c’était très intéressant. Hanane m’a fait remarquer qu’elle avait un accent très étrange. Moi, ça ne m’avait pas choqué mais c’est vrai que je bloquais sur certains mots et j’ai compris pourquoi. Le son « r », elle le prononcait parfois « ch ». Du coup, la « roca » devenait la « choca » et « marron » devenait « machon » ! Tout un programme !

 

Il y avait 4 arrêts pendant l’excursion : Petroglifos, Jardin Botanico, Catedral et El monje. Petroglifos, c’était en fait la présentation et l’étude des symboles gravés sur des pierres il y a plusieurs milliers d’années. Dans el  jardin botanico, Paola nous a présenté plein d’arbres dont certains faisaient curieusement de la photosynthèse sur le tronc ! Après, on s’est rapprochés de la roche. Il y avait une sorte de colonne creusée naturellement par le vent qui s’engouffre dans le canyon. On s’est amusés à crier tous ensemble des petits mots comme « Hola », « Chau » et « oui » et à écouter  combien de fois ca résonnait dans le canyon. Résultat :3. La 3eme étape était Catedral, un endroit où la hauteur du canyon était très très impressionnante et où de multiples colonnes créées par l’érosion se dressaient. La dernière étape était El monje (le moine) : 1 tas de pierres qui ressemblait effectivement à un moine.

 

Cette excursion était très belle et très intéressante. Un paysage à couper le souffle ! Et on a vu plein d’animaux : 1 couple de condors, 1 lièvre de Patagonie, 1 autruche, 1 écureuil et même 1 vigogne !

Dans cette excursion aussi, il fallait faire preuve d’imagination. On a imaginé à la forme des roches une tortue, une femme avec son enfant, une chouette, un chameau et une tête de condor…c’était vraiment marrant ! On est finalement revenus à l’entrée du parc. Chloé nous a ramenés à Villa Union. Adieu Paola, adieu le chauffeur qui nous descendait un petit tabouret lorsqu’on sortait du véhicule et qui nous a si gentiment servi de l’eau dans des verres en polystyrène.

 

Quand on est rentrés à Villa Union, c’ était la fête sur la place du village. Il était 18h et un concert battait son plein : une blonde décolorée chantait pendant qu’un gars à côté faisait le chauffeur de salle (ou plutôt de place ). La 1ere chanson qu’on a entendue était la version espagnole de « Que je t’aime » de Johnny Hallyday, ce qui donne « Cuanto te amo » ! Ca nous a donné envie de rester donc on a passé un peu de temps sur la place du village au milieu des locaux. On était plutôt bien couverts (col roulé, sweat et manteau) et on avait pas bien chaud. Les gens du coin, eux, n’étaient pas du tout couverts : plusieurs étaient en T-shirt à manches longues. On a bien ri quand l’église qui est sur la place s’est illuminée en rose et vert fluo ! Ca faisait un peu Gay Pride !

 

On est allés voir à l’agence si Chloé était la. On voulait payer pour se débarrasser de l’argent qu’on avait sur nous, même si on savait bien qu’hors des grandes villes, on avait rien à craindre. D’ailleurs, ca nous faisait beaucoup de bien de se balader sans être cramponnés à nos sacs et sans guetter les visages de tous les passants. Les 2 autres ont pu prendre des photos sans trop se poser de questions..

 

On a donc payé l’agence Runacay puis on s’est mis à chercher un resto pour manger. Sous les conseils de Chloé, on est allés voir à la pizzeria Guadalupe. Letruc c’est que c’était un soir de match de football, et quel match ! La retransmission de la Copa Americana avec Argentine-Uruguay. On était à l’extérieur du resto et on voyait plein d’hommes devant un grand écran. La porte par laquelle on était tentés d’entrer indiquait qu’il ne fallait pas l’emprunter et utiliser l’autre porte. La fameuse autre porte, on l’a cherchée mais on ne l’a pas trouvée ! Et comme on était moyennement tentés par la retransmission du match pendant le diner, on a cherché une autre adresse conseillée par Chloé.

 

Elle nous a parlé del « Refugio del condor », un hotel qui fait aussi resto et dont le cuisinier se débrouille admirablement bien aux fourneaux. Quand on est arrivés devant l’hotel, on a été un peu étonnés par l’allure du resto. En fait, c’était un petit couloir où il y avait 3 petites  tables en bois et des tabourets et un poele qui réchauffait mais surtout enfumait la pièce. Vu le froid qu’il faisait, on a été très contents de s’attabler près du poele.

 

Le cuisinier/serveur est venu nous voir et nous a demandé ce qu’on voulait manger. On a été un peu surpris étant donné qu’on avait pas eu de cartes et que rien dans le resto n’indiquait les plats proposés par la maison. Le cuisinier nous a dit que c’était à nous de lui dire ce qu’on voulait manger et qu’il nous dirait si il avait de quoi faire le plat ou pas. Il nous a donné quelques idées : soupes, milanesa, picadas (sortes de tapas), pates, légumes…Les pates sauce creme/champignons nous ont tous les 3 tentées. Il nous a demandé de patienter un peu, le temps qu’il prépare les plats des personnes déjà installées. Ces personnes étaient des francais, on les entendait parler de la laguna brava…

 

Les pates sont arrivées, c’était tout simple mais dieu que c’était bon ! On s’est vraiment régalés et tout ca pour 30pesos chacun (environ 5euros). Tellement qu’on a dit au cuisinier qu’on reviendrait le lendemain soir. Du coup, il nous a demandé ce qu’on voudrait manger. Hanane rêvait d’un « pollo al horno » (poulet au four) depuis un bon moment et le cuisinier était partant.

Alors on est rentrés à l’hotel, très satisfaits de cette petite soirée, rêvant du pollo al horno qui nous attendrait le lendemain…



27/07/2011
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