17eme jour
17/07
Direction la laguna Brava. On apprenhendait un peu car l’endroit a l’air magnifique mais est en altitude et les températures annoncées sont bien basses…A l’entrée de l’agence Runacay, il est écrit que 2 jours auparanvant, il faisait -6°C à 13h.Mmmm ! Déjà qu’on a pas bien chaud à Villa Union ! Moi j’ai mis toutes les couches possibles.
Il était 8h30 quand Damien est passé nous prendre à l’hotel et ca caillait ! On a gardé nos manteaux à l’intérieur du 4x4. Le chauffeur n’était pas devenu bavard en 2 jours donc c’est dans un quasi silence qu’on a roulé vers la laguna brava qui est à environ 150km de Villa Union. Toujurs pareil : une route droite sur laquelle on ne croise personne, ni voiture ni village. Au bout de presque 70km, on s’est arrêtés dans un lieu dit, dernier endroit où il y avait des toilettes.
En plus, on ne le savait pas avant d’arriver mais à cet endroit, on a du payer 15pesos par personne et donner nos noms et n° de passeport pour aller à la laguna brava. Inutile de préciser qu’il n’y avait pas un rat hormis la personne qui nous a demandé les 15pesos pour avancer. Apparemment, pas beaucoup de gens n’empruntent ce chemin.
On a repris la route, il nous restait 80km à faire. Les routes sont devenues progressivement des pistes caillouteuses de montagne. Les montagnes sont très étranges : on aurait dit d’énormes tas de terre, d’argile pour la poterie, qu’on aurait coupés, cisaillés, malaxés un peu dans tous les sens.
On a fait quelques arrêts pour prendre des photos. A un arrêt, on s’est retrouvés avec un mini-bus qui transportait les français rencontrés la veille al « Refugio del condor ».
Notre chauffeur et le leur ont l’air de se connaître ; on fait la route ensemble. Chaque arrêt où on descend du 4x4 pour profiter du paysage et prendre des photos (enfin pas moi bien sur) est un vrai calvaire tant il fait froid. On ne cesse de grimper donc la température ne fait que chuter et un vent glacial nous cueille dès qu’on ouvre la portière. Mais la vue est vraiment belle. Les montagnes sont tantôt rouges (à cause des métaux comme le cuivre) tantôt vertes (à cause des dépôts végétaux), tantôt grises (à cause des sédiments minéraux). Mais moi, je ne me sens pas assez couverte du tout. C’était une des journées annoncées les plus froides de la semaine dans la région et je pense sans exagérer qu’on devait être aux alentours des -10°C et que la température ressentie était encore plus basse à cause du vent.
On a vu des vigognes et des guanacos, des vaches et peut être des pumas (bon ca on est pas du tout surs de nous !) et des condors. Damien nous a appris à différencier vigognes et guanacos. Les 1eres ont la tête plus claire que leur pelage tandis que les 2nds ont la tête plus foncée(noire/marron) que leur pelage. Les animaux étaient relativement proches du 4x4. Certains traversaient la route. On s’est plusieurs fois arrêtés pour les prendre en photos. Damien nous a quand même mis en garde : il ne faut pas trop approcher les vigognes et les guanacos. Ces animaux ont pour reflexe de mordre et apparemment, ca fait mal !
On a continué à monter et à braver le froid. Il y avait eu une tempête de neige quelques jours auparavant. A plusieurs endroits, on roule sur de la glace. D’ailleurs, on longeait plus ou moins un rio qui était par endroits complètement gelé. Le mini bus qui faisait désormais route avec nous peinait à passer à un endroit à cause de la neige justement, qui lui bloquait les roues. Alors avec le 4x4, on a tiré le minibus sur quelques mètres. Damien avait prévu le coup et ca a été très rapide. Quelques centaines de mètres plus loin, le minibus (même vidé de tous ces passagers) n’arrivait pas à monter une côte pas enneigée mais extrêmement raide. Là, on n’a pas tracté le minibus.
La laguna brava n’était plus qu’a 2km de la et Damien voulait tenter d’y aller en 4x4 pour s’assurer qu’on puisse y accéder avant de tenter le tout pour le tout avec le minibus. On est montés avec lui. Il y avait pas mal de neige sur la route et le vent était assez fort. Et effectivement, à 1km de la laguna brava, la neige bloquait complètement la route. Damien a tenté une approche mais il a fallu se rendre à l’évidence, en 4x4, on ne pouvait pas aller plus loin. Il y avait une autre route mais Damien savait que la neige y est encore plus abondante rendant la route impraticable. Et à pied ? Il faisait froid, très froid et il y avait beaucoup de vent. En plus, on était à 4200 mètres donc ca limitait un peu nos capacités physiques. Damien nous a prévenus : au bout de 100mètres, on ne pourra plus avancer…Bon, on est repartis.
La blague, c’est que la route n’était pas large. Il n’y avait la place que pour une voiture donc ca a été un peu dur de faire demi-tour. On a vu le précipice de très près ! Mais on avait un très bon chauffeur qui nous a fait ca en quelques manœuvres. Assez impressionnant ! Il nous a déposés à un endroit un peu plus haut que la ou on avait quitté le minibus, pour qu’on puisse admirer la vue et faire encore quelques photos le temps qu’il aille prévenir les autres et leur proposer de les monter la où il nous avait lâchés.
Après, on est allés manger dans le refuge El Penon, quelques mètres plus bas. Dans le refuge, c’était le noir complet et il ne faisait pas vraiment plus chaud qu’à l’extérieur. Au soleil, le vent nous gelait donc on a trouvé un petit abri, près d’un muret, à l’extérieur du refuge. Il faisait vraiment très froid. Mes pieds et mes doigts me faisaient mal, de vrais glaçons !
Ensuite, on a repris le 4x4 et on a fait le chemin du retour. On s’est arrêtés au niveau d’un site où il y avaient 3 étoiles à 9 pointes dessinées avec des cailloux sur le sol. Apparemment, ca seraient des précolombiens qui les auraient dessinées. La plus grande étoile était un endroit où les gens se réunissaient et priaient pour la fertilité de leurs terres… Selon les 2 argentins qui nous accompagnaient, la légende dit que cet ancien lieu de culte possède encore une énergie que l’on peut ressentir (si on y croit of course).
Eux n’avaient pas l’air de franchement y croire mais ils nous ont invités à tous se prendre par la main, à faire une chaîne humaine en face de la chaîne de montagnes Famatina et faire le silence le plus complet. Le bruit du moteur du 4x4 a perturbé un peu tout le monde mais c’était une expérience marrante que l’on a partagée avec les autres francais del « Refugio del Condor ».
En fait, c’était une famille de toulousains (Le monde est petit ) : les parents et deux filles plus agées que nous. Une des 2 filles faisait un double diplôme à Santa Fe, en Argentine. Elle suivait à l’origine, des études à l’école des Arts et Métiers de Bordeaux. Ca faisait 11 mois qu’elle était au pays des gauchos et ca s’entendait. Elle était très à l’aise à l’oral et faisait la traductrice pour le reste de sa famille qui ne parlait pas un mot d’espagnol.
A 30 km de Villa Union, Damien nous a arrêtés devant un garage. Un problème au niveau de la roue qui nous empêchait selon lui d’aller plus loin. Alors, on s’est tous entassés dans le minibus pour rentrer à Villa Union. L’ambiance était sympa. Un boliche de maté circulait. On a appris que le rituel était de boire le boliche de maté, de le remplir à nouveau d’eau chaude et de le faire passer à une autre personne. Du coup, on a gouté avec Hanane, notre tout premier maté. Bon, ca nous a pas franchement emballées.
On a pas mal discutés avec les français qui nous ont raconté entre autres, leur précedent voyage au Brésil.
On a dit au revoir à tout ce beau monde quand on est arrivés à l’hotel « Paraiso Bermejo ».
Le soir, on est retournés comme promis al « Refugio del condor ». On a mangé notre « pollo al horno » qui était très très très bon et on est vite rentrés à l’hotel parce qu’il faisait trop froid.
Dans notre chambre, il faisait pas bien chaud et en plus il n’y avait presque plus d’eau chaudendans la douche. C’était horrible parce que pendant toute la journée, j’avais été frigorifiée et je rêvais du moment où je prendrais une douche brulante…On s’est lavés avec un filet d’eau tiède. On était pas vraiment réchauffés quand on s’est glissés sous les couvertures.
Juste au passage, je vous dit avec quoi j’étais partie pour ce voyage. Dans mon petit sac à dos Eastpack, on pouvait trouver :
-à manger : barres de céréales, gateaux, mini jus de fruits
-la trousse à médicaments énorme, elle occupait la moitié de mon sac !
-une paire de chaussures de ville, un pantalon et 2 T-shirts