6eme jour à BA
06/07
Allez aujourd’hui, on lève le camp. Après avoir pris le petit déjeuner, on ferme les valises et on les descend dans l’escalier non sans mal. Il est 10h, on a quitté la chambre à l’heure maximale du check out. Le truc, c’est qu’on a rendez-vous à l’appartement qu’à 11h. En plus, il est à 5min à pied.
On a l’autorisation de l’un des gérants de l’hostel pour rester dans le hall avec nos bagages. Pendant qu’un ami nous garde les sacs, avec Hanane, on va retirer des sous et faire des photocopies de nos passeports, demandées pour la location de l’appartement. Dans la boutique dans laquelle on fait faire les photocopies, c’est une femme très âgée qui tenait la caisse. Elle ressemblait un peu à une momie. Momie qu’on a obligé à sortir de ses mots croisés, qui nous a dit le montant à payer, tendu sa main fébrile et toute ridée et qui a immédiatement repris sa position initiale, penchée sur ses mots croisés.
On est ensuite rentrées à l’hostel. On a récupéré nos bagages et on a filé vers notre futur appartement. Enfin, filer est un bien grand mot ! Encombrés par nos volumineux sacs (et oui y a 7 mois de vêtements dedans !), on galérait bien lors des descentes et des remontées de trottoirs. Finalement, on est arrivés à l’appartement 20 minutes en avance. Le concierge/gardien de l’immeuble qui visiblement s’ennuyait à mourir nous a demandé ce qu’on faisait là. Après lui avoir expliqué le pourquoi de notre présence devant l’immeuble, il nous a gentiment proposé de rentrer et de patienter dans le hall d’entrée dans lequel la température était nettement plus agréable qu’à l’extérieur.
J’avais donné rendez-vous à Dalila, une argentine d’une trentaine d’année, avec qui je conversais par mail depuis environ 4 mois, lui posant toutes les questions possibles sur la vie et surtout le logement en Argentine. Très gentiment, elle avait accepté de venir à la signature du contrat pour nous aider dans la lecture du contrat. Je l’ai rapidement reconnu lorsqu’elle est arrivée avec sa fille de 6ans, Olivia. En attendant l’arrivée du propriétaire et du représentant de l’agence de location, elle nous a beaucoup parlé de la sécurité à BA : des quartiers à éviter, des rues à éviter en fin de semaine, des places à contourner plutôt qu’à traverser…parce que bien sur, je lui avais parlé de ce qui nous était arrivés à Paseo Colon. Elle nous a conseillé de tenir fermement notre sac dans les transports en commun (bon ca on s’en doutait bien). Apparemment, les voleurs ont la plus part du temps un couteau qu’ils utilisent pour couper la bandoulière des sacs ou pour carrément inciser le devant du sac et le vider ainsi de son contenu…Il ne lui est jamais arrivé rien de tel à BA mais elle nous a raconté qu’elle a été menacée par un homme armé d’un pistolet lors de sa lune de miel à Cancun. Viva la America del sur y la America central!
Bon c’est à ce moment-là que vient nous chercher le représentant de l’agence. Notre appartement est au rez-de-chaussée « Planta Baja 2 ». On entre directement dans le salon/salle à manger. La première personne que l’on voit est un papi qui devait pas être loin de la centaine. Décidément, c’est la journée des momies ! Lui, il est à un stade plus avancé que celle qui faisait des mots croisés : il a l’air sénile et personne ne comprend quand il parle. Par personne, j’inclus aussi les argentins présents dans la pièce : Dalila et le représentant de l’agence, Fernando. On découvre qu’il y a une autre personne, une femme d’une soixantaine d’année que l’on suppose être la fille de notre futur centenaire. Fernando nous fait faire le tour de l’appartement. C’est assez rigolo parce que l’appartement est assez ancien et la déco aussi. Y a beaucoup de tableaux et d’assiettes en porcelaine accrochées aux murs et les meubles sont tous en bois. Pas de mauvaise surprise, l’appartement est comme il était annoncé sur internet.
Pour avoir une idée de l’endroit où on vit :
Dalila suit avec nous toute la visite et intervient pour obliger le représentant à détailler certains points du contrat. Après signature du contrat, on paye le premier mois de loyer et la caution. Là c’est un peu le sketch parce qu’on paye en pesos et que ça fait beaucoup de pesos ! Mais bon on compte et on recompte et on y arrive. Après avoir dit au revoir au représentant et aux propriétaires et remercié Dalila, on se répartit les chambres et on part faire les courses dans un supermarché à 2 rues de chez nous. Notre budget est assez réduit. En effet, la 3eme personne avec qui je partage la location a eu des soucis pour retirer de l’argent et n’avait pas assez pour payer entièrement sa part pour l’appart’, du coup, on a du l’avancer. Lui n’avait plus que 50 pesos, nous on avait encore de l’argent mais bon payer le loyer nous avait quand même fait un sacré trou dans le porte-monnaie. Au supermarché, on investit dans le pas cher : du riz, des pates, de la sauce tomate, des boites de conserves, du pain, de quoi se faire un petit déj, …et on s’offre le luxe de gouter à la viande de bœuf.
Quand on rentre à l’appartement, il est 14h et on meurt de faim. Ce sera pates au fromage et yahourt .
Après manger, on part à l’assaut du consulat de France. Quand on arrive enfin (oui le consulat a déménagé mais l’adresse dans le guide n’a pas été modifiée..), il est 16h30 et le monsieur de l’accueil nous dit qu’il s’en va donc on doit rapidement lui expliquer ce qu’on veut. Bon un bref coup d’oeil sur la pancarte des horaires nous informe que l’horaire de fermeture était 17h alors allez savoir pourquoi le bonhomme s’en allait à 16h30…Bref, on lui dit qu’on veut s’inscrire sur la liste des français hors de France et il nous donne les papiers à remplir et la liste des documents nécessaires.
On rentre chez nous, où on s’autorise une fin d’après-midi repos et installation de nos affaires. A l’heure de préparer notre diner, on contemple nos placards et notre frigo quasiment vides. On se dit qu’on a vraiment fait nos radins lors des courses et d’un commun accord, on décide d’aller acheter des légumes et des fruits. Il y a un petit commerce dans notre rue qui ne vend que des fruits et des légumes. Les prix ne sont pas affichés mais on se fait plaisir : 1 kg de pommes, 1 kg d’oranges, des oignons, des pommes de terre, une aubergine, des carottes, des œufs.. et tout ça ne nous a coûté que 17 pesos soit moins de 3euros ! Agréable surprise ! On se dit qu’on va pouvoir se préparer de bons petits plats pour pas chers du tout. Avec nos achats, on se prépare un bon riz cantonnais.
Le soir, chacun s’isole un peu dans sa chambre. On en avait tous besoin. Après une semaine à 3 dans une petite chambre, on a savouré le fait de dormir tout seul.